1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
La voix en sophrologie – Laurence Mialaret
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Pour introduire le congrès, Marcella a rencontré des sophrologues qui s’expriment sur La Voix en Sophrologie
Laurence MIALARET, sophrologue, formatrice, présidente du Réseau des Centres de Gestion du Stress
Qu’est-ce que signifie la voix pour un sophrologue ?
Pour le sophrologue, la voix est un média, un vecteur entre le praticien et la personne accompagnée. De façon subtile et parfois inattendue, la voix porte – au sens propre – notre méthode, la rend accessible, audible ! Notre voix traduit au-delà du sens des mots, le petit supplément d’âme nécessaire à l’émergence de l’alliance.
L’évolution de ta propre voix au cours de ta pratique et de ton expérience professionnelle.
La voix – pour moi – n’a pas d’existence propre… ou plutôt n’a rien de définitif en effet… elle est chargée de nos émotions, notre santé, nos capacités techniques, de notre envie du moment même… ma voix se modifie, se modèle, s’adapte… ce qui a changé, c’est que je suis de plus en plus en mesure de jouer avec elle. La sophrologie et la radio m’ont permis, comme un miroir pour le visage, d’avoir un reflet de ma voix, et par là même, de « l’organiser » au mieux…
Quelle est la place de la voix et quelle est la place du silence au cours d’une séance ?
Alfonso Caycedo disait que « le meilleur terpnos logos c’est le silence… » comme je me retrouve dans cette citation ! Le silence est l’espace dans lequel la personne accompagnée, tout comme le sophrologue, peut laisser se développer sa propre identité du moment…
La voix / La voie / Je te vois / Tu me vois… Qu’est-ce que ces homonymes t’inspirent ?
La sensorialité… je vois, j’entends, je pose mes pas sur le chemin…
Une petite histoire vraie autour de la voix.
J’ai la chance d’avoir animé, il y a de nombreuses années, beaucoup d’émissions de radio. J’y ai pris beaucoup de plaisir, et l’on me disait que ma voix s’y prêtait vraiment… cela me faisait plaisir, bien sûr, mais bon… rien de plus.
Puis le COVID est arrivé… ma voix s’est trouvée modifiée pendant de longs mois… j’ai découvert avec surprise et détresse que ma voix était le reflet de mon identité profonde… et que je ne savais plus vraiment qui j’étais… Tout est heureusement rentré dans l’ordre.
Envie d’exprimer un mot ou une phrase à haute voix. Tu peux chuchoter, murmurer, adopter une tonalité classique ou chanter (chantonner). Qu’est-ce que tu dis et sur quelle modalité de voix ?
Envie de chuchoter un haïku de Matsuo Basho
« Le vent
Dans mon cœur
Est une chose sauvage »