1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
Le mouvement – Judith Dumas
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Pour le premier thème de cette nouvelle rubrique, Marcella a choisi Sophrologie et mouvement
Judith Dumas, sophrologue, sophrothérapeute, membre du CA de la S.F.S.
Quelque chose qui symbolise le mouvement.
Les mandalas de sable que réalisent avec une infinie patience les moines tibétains, avant de souffler dessus pour les effacer, signifiant ainsi l’impermanence de toutes choses.
Qu’est-ce qui te met en mouvement ?
Le dernier livre de Sophie Chassat « Élan vital » et son sous-titre pour le moins évocateur : « Antidote philosophique au vague à l’âme contemporain » et plus généralement, la lecture et l’écriture.
Ils m’offrent un mouvement intérieur, celui de l’inspiration qui éveille la créativité de mon âme joueuse.
Elle vient alors imaginer, danser, s’animer en un mouvement joyeux.
Quelle est la place du mouvement en sophrologie ?
Il est au cœur de la pratique sophrologique, dans l’éprouvé du corps senti quand, au détour d’une rotation axiale, on vient expérimenter et vivre sa liberté.
Il est là aussi, dans l’émotion d’une réminiscence à l’évocation d’un parfum et puis le voilà encore ici qui, de son souffle léger, nous projette avec entrain vers un futur à vivre dans l’harmonie de nos désirs perçus, exprimés, assumés.
Un mot qui va bien avec le mot « mouvement » ou qui le complète.
Élan. Entrain. Biophore. Rencontre. Rires. Désir. Espérance. Vitalité. Joie. Harmonie.
Comment transmets-tu la notion de mouvement ?
En collectif, je l’aborde en le faisant vivre et en partageant cette vivance.
D’abord par un ancrage solide puis, tel un arbre profondément enraciné qui vient accueillir le souffle du vent dans son feuillage, par une expérimentation du corps libre de se mouvoir au grès de ce qui se perçoit, se vit et se désire.
J’observe alors toujours avec émotion cette exploration, le plus souvent timide puis progressivement féconde de l’espace ET du corps dans l’espace comme dans un pas de deux.
Dans ce mouvement recontacté, dans cette autorisation à bouger, le corps (re)trouve sa propre rythmique, les visages sourient, les souffles se font plus bruyants. Vivants.
En séance individuelle, l’approche est infiniment variée et dépend beaucoup de ce qui est présent, là, dans l’instant de la rencontre avec l’Autre… Toutefois j’aime en particulier le mouvement émotionnel puissant offert par les 5 sens.
J’observe alors avec ravissement le passage d’un état émotionnel à un autre, par la simple évocation d’une saveur ou d’un lieu pour se ressourcer.
Mouvement de l’âme et de l’humeur qui éveille la volonté et permet de (ré)habiter l’espace des possibles.
Un geste précis, une astuce, une technique sophro reliée à la notion de «mouvement».
Vivre la grâce des hémicorps pour ouvrir la cage thoracique et harmoniser ensemble mouvement et respiration.
Puis, immobile et fermant les yeux, je vous propose d’accueillir dans un élan du cœur cette phrase d’Henri Bergson « Exister consiste à changer, changer à se mûrir, se mûrir à se créer indéfiniment soi-même ».
Judith Dumas
Judith Dumas : www.sophrologie-et-devenir.fr/