Les sens de mon livre
Anne Jamelot-Bonnaille
Sur une idée originale de Marcella, une nouvelle rubrique vient enrichir la Newsletter de la Société Française de Sophrologie :
« Les sens de mon livre ».
Un•e auteur•e et son livre
« Les sens de mon livre » a pour objet de vous présenter un ouvrage qui enrichit notre pratique de sophrologue à travers une vraie séance de sophrologie, insolite, que nous proposons à nos auteur•es de pratiquer :
6 questions leur sont posées
afin de dévoiler leur livre à la lumière des 5 sens.
Aujourd’hui nous rencontrons Anne Jamelot-Bonnaillie pour son livre « En quoi le fait de remuer les épaules va m’aider à aller mieux dans ma vie ».
Éditions BOOKS on DEMAND.
Installez-vous confortablement, ça va commencer !
Anne, c’est à vous.
Je m’installe confortablement sur mon siège. Le dos droit les épaules relâchées la tête bien en équilibre les pieds bien à plat sur le sol les mains posées sur mes cuisses je respire amplement. Je peux fermer les yeux. Peu à peu j’allonge mon temps d’expiration et je me laisse aller à l’agréable détente de tout mon corps. En route pour vivre mon livre avec mes 5 sens déployés.
Mon livre est quelque chose de beau que j’ai plaisir à regarder.
Cette méditation sur le visuel de mon livre m’amène immédiatement de la fraîcheur.
Sa couleur bleutée me fait penser à une trouée dans les nuages, un petit coin de ciel bleu discret, tendre et léger comme une brise, presque transparent.
S’ensuit une analogie avec un petit bonbon à la menthe, rafraîchissant pour la gorge et toutes les cellules du corps, comme un petit « kiss cool », avec un double effet ; anodin au départ, et plein de surprises une fois en bouche, à la fois délicat et pénétrant.
Puis le livre se transforme en petit lutin mutin, non, pas en Schtroumf ! Mais un petit être coquin et joyeux, presque évanescent, terriblement chatouilleur, tout en finesse et en espièglerie.
Et étrangement présent, bien qu’à peine détectable.
Voilà ce qui me vient en quelques instants quand je ferme les yeux et que je me lâche. Et un sourire me vient aux lèvres.
Un sourire léger et dont je sens la présence, tout en tendresse.
Mon livre est un parfum que j’aime sentir.
En explorant l’odeur de ce livre, en le humant, j’ai d’abord ressenti une grande sobriété, puis en plongeant mon visage entre les pages j’ai perçu comme une odeur de draps, de draps de lin, une odeur simple, sans ajout d’essences ou d’adoucissant.
Quelque chose de l’ordre de l’authenticité.
Mon livre est un son que j’aime entendre.
Je prends mon livre et le pose énergiquement sur mes cuisses, à plusieurs reprises, je le tapote, je fais défiler les pages à toute vitesse.
Ces sons me ramènent immédiatement au bruit des ailes des tourterelles qui nichent dans l’albizia de mon jardin.
J’adore ces sonorités qui évoquent le beau temps, la douceur de l’été.
Mêlés au son des ailes des ramiers, des rires d’enfants, puis du petit lutin bleu évanescent qui refait surface.
Des murmures, des chuchotements, de la gaieté. Puis la voix de Bernard Santerre qui dit « la sophrologie, c’est fait pour percuter la conscience ! ». Cela m’est toujours resté et revient ici. C’est ce que dit ce livre.
Et ensuite, une musique, celle de Hugues Le Bars : « La révolution, c’est… la révolution, c’est c’est c’est… » complètement loufdingue que j’adore.
Et tout cela se suit et s’entremêle dans un chaleureux et réjouissant climat printanier, avec le son léger d’une brise dans les feuillages, dans l’effeuillage de mon livre.
Mon livre est une saveur que j’aime goûter.
Naturellement, en explorant le sens du goût avec mon livre, je l’ai refermé puis doucement léché.
Quelle surprise ! Je m’attendais à un goût un peu âcre et pas du tout ; me sont apparues quelques saveurs légèrement sucrées, lesquelles m’ont fait penser aux roses d’un jardin que j’avais dans la presqu’île de Rhuys.
Leur odeur était enivrante et donnait envie de les dévorer carrément, comme un appel irrépressible des sens.
Mon livre est une texture que j’aime toucher.
En prenant mon livre dans les mains, je sens à quel point il est léger.
Cette légèreté m’émeut.
88 pages de légèreté et d’émotions.
Ces perceptions me le rendent tout à coup très sensuel, comme la délicatesse d’une caresse, d’un effleurement. Sa texture douce me ramène à la douceur d’une carrosserie, puis immédiatement à celle de la peau et précisément de ma peau. Je sens tous mes sens s’ouvrir et une joie indicible s’y profiler. Ce petit livre cache bien son jeu !
Parallèlement, la texture des pages, du papier m’est apparue plus « rêche », plus solide, dans une fibre simple, sans fioriture, qui donne de la consistance à l’ensemble.
Douceur et sensualité à l’extérieur, simplicité et force à l’intérieur. Comme si ce livre me disait de ne pas se fier aux apparences.
Un souhait pour mon livre.
C’est le mot « ouverture » qui surgit.
Qu’il soit ouvert par des lecteurs, qu’il participe à leur ouverture, et qu’il se propage pour une plus grande ouverture d’esprit, une ouverture de la conscience humaine.
Que ce petit livre bleu ouvre et percute la conscience des personnes qui commencent à s’intéresser à la sophrologie et à sa démarche.
Qu’il leur donne envie de s’y plonger. D’aller voir plus loin et d’en faire une philosophie de vie.
Que cet ouvrage sillonne le monde et qu’il atterrisse entre les mains de personnes curieuses et prêtes à se défaire de leurs préjugés sur la sophrologie et la méditation en général.
Que les gens disent « Ah mais c’est ça la sophro ? J’étais loin de ça, je croyais que c’était pour les insomniaques ou les femmes enceintes ou juste pour se relaxer. En fait, ça va beaucoup plus loin et c’est tout à fait ce qu’il me faut ! Ça a l’air génial ! Tu connais un-e sophrologue dans le coin ? ».
En fait c’est un peu ce qui commence à se passer car il se propage paisiblement en Angleterre, aux Etats-Unis et au Canada.
Doucement, tout doucement, mais je l’espère, sûrement et durablement.
Si ce petit livre bleu peut participer, à son niveau, avec son langage accessible à tous, à la propagation de la sophrologie dans ce qu’elle a d’essentiel, alors le cœur du petit lutin évanescent bat joyeusement.
Anne Jamelot-Bonnaille
Courte biographie
Également auteure de Haute en tics et de Histoire zéro tic, je me vois surtout comme chercheuse et philosophe dans les domaines de la congruence et du « comment ne pas se prendre au sérieux ». Vaste occupation !