1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
Le mouvement – Magali Mons
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Pour le premier thème de cette nouvelle rubrique, Marcella a choisi Sophrologie et mouvement
Magali Mons, sophrologue, enseignante Pilates, yoga du rire
Quelque chose qui symbolise le mouvement.
La vie, le vivant et la permanente évolution de l’Être instant après instant qui rend son univers des possibles infini.
Qu’est-ce qui te met en mouvement ?
En premier lieu ma biologie, mon corps et le souffle de vies et d’envies qu’il m’insuffle ; ma bouche sèche, les grouillements de mon ventre, les battements de mon cœur, la température de mes mains, les frémissements intimes… mouvements qui partent de mon intérieur vers l’extérieur (la nature, la culture, l’Autre…) créant ainsi l’opportunité d’une rencontre amenant son lot d’expériences et de ressentis physiques, sensoriels, sensitifs, émotionnels… définissant ainsi mon écologie personnelle (moi dans mon environnement) et impulsant mon Agir au monde.
Ce ou ces voyages perpétuels et interdépendants entre mon Être (et mon espace) intérieur plus conscient de lui-même à travers la pratique de la sophrologie et mon espace extérieur m’amènent à me mettre plus librement et plus justement en mouvement dans le Monde, ce qui est source d’épanouissement et de bonheur.
Quelle est la place du mouvement en sophrologie ?
Le mouvement constitue pour moi l’essence même de la sophrologie (et plus largement de la vie). Mouvements me ramenant à moi-même, mon corps, mes ressentis, mes tensions, mes contenus ressources – mouvements me permettant de me libérer activement du négatif et de renforcer le positif – mouvements de réunion corps/esprit – mouvements de projections mentales et imagination – mouvements d’intégration et conscientisation… après chaque pratique mobilisant mon corps et mon esprit en mouvement, je prends conscience que quelque chose a bougé…
En agissant notamment sur l’acceptation et la conscience de soi et sa mise en disponibilité pour soi-même, dans la bienveillance et le non-jugement, la sophrologie est une méthode parfaite pour me vivre dans une version paisible et heureuse de moi-même avec moi-même et le monde. La vie et le mouvement étant intimement liés de mon point de vue, l’absence de mouvement ou le figement sont, à contrario, sources de tensions physiques (choc, maladie, dysfonctionnement organique, blessure…), mentales (ruminations, troubles cognitifs), émotionnelles (dépression, panique…). La sophrologie pourrait se définir tel un mouvement de soi à soi permettant la prise de conscience de l’Être en mouvement que je suis de mon 1er à mon dernier souffle. Ce mouvement de conscientisation que permet la pratique nous place sur le chemin de notre humanité.
Comment transmets-tu la notion de mouvement ?
À travers n’importe quelles techniques ou vivances sophrologiques qu’il s’agisse de respirations, mouvements RD, évocations visuelles et plus largement sensorielles, tridimensionnelles, vibrations sonores, couleurs… le double mouvement étant le vécu corporel et l’accueil, la conscience et l’intégration de ce vécu autrement dit la vivance, cœur de la méthode sophrologique.
Un mot qui va bien avec le mot « mouvement » ou qui le complète.
Force, énergie.
Un geste précis, une astuce, une technique sophro reliée à la notion de « mouvement »
Se mettre physiquement débout et en mouvement pour les pratiques de tridimensionnalité (potentialisation de mon passé-ressource vécu ici et maintenant et projeté sur mon A-Venir).
Acter, par exemple, l’évocation du temps présent par un mouvement tel que celui de la verticalité, symboliser le passé derrière et faire un pas en arrière pour y entrer, renforcer les ressources, revenir avec un pas en avant dans le temps présent, le (re)marquer avec la verticalité puis utiliser un mouvement symbolisant la projection dans la situation future (symbolisée devant, ex : mains en avant, flèche que je lance vers mon objectif..), entrer dans la situation avec un pas en avant en ramenant tous les contenus, laisser venir les phénomènes et vivre la situation future, revenir, intégrer assis·e après avoir légèrement bougé la chaise…
Donner du corps et du mouvement à l’expérience temporelle, en particulier en posture debout, renforce la prise de conscience, l’intégration et la confiance en soi.
Magali Mons
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