Rencontre professionnelle Octobre 2022

La crise du covid a vu se généraliser, de gré ou de force, différentes formes de télétravail. Il semble évident que ce mouvement avait déjà commencé à s’imposer et la crise sanitaire a finalement servi d’amplificateur à cette tendance.

Beaucoup de secteurs professionnels ont été concernés et le monde de la sophrologie n’y a pas échappé. Il semble que beaucoup de sophrologues, comme leur clientèle, ont su et ont pu prendre ce virage professionnel. Les statistiques manquent pour rendre compte de l’ampleur du phénomène et des différents modes d’adaptation qui se sont créés.

Mais derrière ces adaptations, se profile un questionnement tant sur les formes de pratiques distancielles que sur le fond des séances par écran interposé.

Est-ce que la « télé-sophrologie » peut revendiquer les mêmes accompagnements que la « sophrologie en live » ?

Les principes fondamentaux de la sophrologie sont-ils écartés ? Adaptés ? Changés ?…

Peut-on parler d’une réalité objective derrière un écran ?

Est-ce qu’une alliance peut se suffire avec des dialogues par micro et haut-parleurs et des images sur écran plat centrées sur un « haut de corps » ?

Que deviennent les autres sens ? Faut-il abandonner certaines relaxations dynamiques ?

Quelle posture adopter avec un(e) client(e) en visio avec son smartphone dans un parking ?

On pourrait ainsi dérouler une grande liste de questions mais la réflexion ne s’arrête pas aux problématiques techniques ; des questions déontologiques sont soulevées par ces modes de consultation : quelle est la responsabilité engagée dans le cas d’une décompensation ? Quelle est la garantie de confidentialité dans les entretiens sur une plateforme professionnelle d’entreprise ? Comment encadrer déontologiquement des séances avec des mineurs ? Sans oublier les traces numériques (tchats, commentaires, photos, émoticônes, pièces jointes, captures d’écran, enregistrements…)

Les visio-consultations ont démontré beaucoup d’avantages : pas de déplacement, pas de frais annexes, séances « calibrées », horaires plus simples, gain de temps, moins de stress dans les déplacements, pas d’enfants à faire garder…

Entre avantages et questionnements, il semble incontournable que les professionnels que nous sommes, puissent d’une part échanger sur l’évolution actuelle de nos pratiques et se positionner clairement dans l’émergence de nouvelles tendances de la sophrologie corrélées aux évolutions technologiques : le concept de formation hybride, l’usage des réseaux sociaux et des plateformes, les applications sur smartphone…