Le réseau des écoles - Institut de Formation Sophrologie et Communication
Bonjour Sylvie TATJER, vous êtes la fondatrice et directrice d’ISOPHROCOM, Institut de Formation en Sophrologie et Communication et votre école est membre du réseau de la SFS.
J’ai le plaisir de vous interviewer pour présenter votre école à nos adhérents, sophrologues et aspirants sophrologues.
En premier lieu, j’aimerais vous présenter à nos lecteurs. Quel est votre parcours ?
J’ai une formation en psychologie et en communication (PNL, Hypnose Ericksonnienne…). Je pratique le yoga et porte depuis toujours un grand intérêt aux philosophie(s) orientale(s) et à la connaissance de soi.
Parlez-nous de votre rencontre avec le yoga.
Moi-même, j’ai travaillé en yoga avec Jeanne Liberman qui fait partie des personnes ayant initié le yoga en France.
Au moment de notre rencontre, j’ai 18 ans et Jeanne en a 86. Elle est une figure particulièrement motivante et inspirante dans mon parcours de vie.
À ce moment, elle vient de publier chez Robert Laffont son livre La vieillesse, ça n’existe pas et elle incarne vraiment cela : un ancrage solide dans le corps et un esprit libre des conditionnements de la conscience ordinaire.
Elle a, pour exemple, débuté le judo à 60 ans et obtenu sa ceinture noire. Je découvre également grâce à elle les enseignements de Krishnamurti et une forme de méditation qu’elle nomme « respiration consciente ».
Au même moment, deux livres m’impactent beaucoup : Le corps a ses raisons de Thérèse Bertherat et Les mots pour le dire de Marie Cardinal. Le ton est donné. Je me lance avec passion dans une aventure de vie qui continue encore aujourd’hui et que j’ai la joie de partager.
Comment découvrez-vous la sophrologie ?
Je découvre la sophrologie à 19 ans par une cassette que ma tante utilise pendant sa grossesse.
Tous les après-midis, j’écoute avec bonheur les enregistrements de sophrologie. J’expérimente alors d’incroyables états de conscience modifiés avec une intentionnalité qui s’affirme et s’affine à mesure des écoutes !
Par la suite, je fais un travail personnel en Gestalt thérapie, psychanalyse, méditation et conscience corporelle. Je découvre les enseignements bouddhistes. Je pratique le Yoga nidra et le Rêve éveillé ainsi que le Rebirth et le Lying.
Petit à petit, j’accompagne des personnes dans une pratique de relation d’aide et c’est par « hasard », si tant est qu’il existe, que je reviens à la Sophrologie à laquelle je me forme auprès de Danielle-Anne Grosjean, elle-même formée par le professeur Caycedo et par Danielle Raynal.
Danielle RAYNAL qui s’est formée auprès de CAYCEDO et nous a quitté le 30 janvier, était effectivement la fondatrice des écoles en sophrologie existentielle.
Oui. C’est à ce courant de sophrologie existentielle que je me suis formée.
La sophrologie, telle qu’elle m’a été enseignée, est un processus qui se place dans l’ancrage du corps et permet l’accueil de tout ce qui émerge, y compris les émotions sans les analyser, tout en permettant de les transformer. Je découvre grâce à Danielle la phénoménologie. La sophrologie qui m’a été enseignée est une approche apparemment simple et néanmoins réellement puissante. Une méthodologie concrète et efficace de la phénoménologie inspirée des philosophies orientales et du yoga. C’est ce que je transmets encore aujourd’hui avec une profonde conviction !
Pouvez-vous nous parler de votre pédagogie et des valeurs qui animent votre enseignement ?
Je transmets un enseignement centré sur la personne humaine, qui prend appui sur une pratique d’écoute active au sens de Milton Erickson et de Carl Rogers mais aussi de la Psychologie contemplative.
Le sophrologue accueille le processus vivantiel de la personne qu’il accompagne. Il fait de la place à l’autre avec ce qu’il amène de sensible. C’est une pratique de relation d’aide qui implique de faire un chemin personnel et pas seulement de faire fonctionner des outils.
Nous travaillons ainsi à partir des dialogues post-sophroniques car ils permettent de métaboliser ce qui vient d’être vécu par la personne accompagnée, puis de l’intégrer dans le présent à l’appui des phénodescriptions.
Les phénodescriptions sont une continuité d’un processus enclenché dans le cadre d’un dialogue avec soi, exploré d’abord pour soi-même et permettant la création d’un lieu intérieur propice à l’épanouissement de l’individu.
Votre école, à taille humaine, est fortement inspirée de ce que vous transmettez.
Pouvez-vous nous la présenter ?
Oui, avec plaisir. J’ai créé cette école en septembre 2008 et nous sommes fiers de compter aujourd’hui 13 promotions de sophrologues formés depuis cette date.
Nous sommes une petite école regroupée autour d’une équipe d’une dizaine d’intervenants, tous sophrologues.
Nous revendiquons être à taille humaine et nous nous reconnaissons dans un enseignement qui permet un suivi personnalisé de chaque élève.
Chacun de nos intervenants, de par son vécu, son expertise et son approche apporte à nos élèves sa « manière d’être sophrologue » ainsi que la connaissance d’un champ d’application spécifique dans le respect de valeurs partagées.
Combien de stagiaires comptez-vous pour chacune de vos promotions et comment s’organise la formation ?
Chaque promotion compte entre 12 à 15 stagiaires, qui suivent une formation sur 24 mois, pour 315 heures théoriques et pratiques.
Quelles sont vos spécificités au plan pédagogique ?
Mon école compte divers intervenants et spécialistes dans les domaines de la parentalité, de l’enfance, de l’accompagnement de la douleur et de l’installation professionnelle.
Nous avons également un jury de soutenance pour les examens.
Nous proposons également un cycle supérieur ouverts à tous les sophrologues diplômés, quelle que soit l’école.
Il est axé sur 5 thématiques :
- un espace d’approfondissement des champs théorique et pratique de la sophrologie,
- un approfondissement théorique et pratique de la posture du sophrologue dans le perfectionnement à l’écoute et l’amélioration des terpnos-logos,
- un espace de supervision,
- un approfondissement des concepts de la psychologique contemplative et humaniste,
- un approfondissement des approches apparentées telles que la Pleine Conscience et l’Hypnose ericksonienne.
Nous enseignons habituellement au Forum 104, situé au 104 rue de Vaugirard à Paris, un espace spirituel et culturel particulièrement calme et propice à l’enseignement de la sophrologie.
Sylvie, une dernière question, pourquoi sophrologie et communication ?
Merci Judith pour cette question ! Communication, effectivement, parce que nous transmettons une approche centrée sur la personne dans le cadre d’une pratique de l’écoute active et profonde, sans interpréter ni conseiller.
Seul cet accueil inconditionnel de l’Autre autorise à créer une relation d’aide contenante, un continuum de la relation à l’autre en étant toujours conscient de soi et des écueils qui peuvent se présenter à nous, sophrologues. Il s’agit d’une relation de communication : à soi, pour l’Autre et à l’Autre.
Sylvie TATJER, je vous remercie.
Interview réalisée par Judith Dumas
Pour découvrir l’Institut de Formation en Sophrologie et Communication : www.isophrocom.com/