1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
La voix en sophrologie – Gérard Thouraille
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Pour introduire le congrès, Marcella a rencontré des sophrologues qui s’expriment sur La Voix en Sophrologie
Gérard THOURAILLE, philosophe de formation, kinésithérapeute retraité des hôpitaux, formateur en sophrologie-relaxation, auteur
Qu’est-ce que signifie la voix pour un sophrologue ?
À mon avis la voix ne signifie pas, elle est là : support de paroles avec les sons et les sens, présence charnelle pour le locuteur et l’entendant.
L’évolution de ta propre voix au cours de ta pratique et de ton expérience professionnelle.
Au long des pratiques ma voix s’est épurée jusqu’à se fondre dans l’événement de la parole. Dit autrement je me suis toujours plus inséré dans ma propre voix.
Quelle est la place de la voix et quelle est la place du silence au cours d’une séance ?
Actif le silence précède la voix, la suit, l’entoure, la pénètre. En séance ils s’entrelacent.
La voix / La voie / Je te vois / Tu me vois… Qu’est-ce que ces homonymes t’inspirent ?
Ces homonymies découvrent les glissements à l’œuvre dans le langage. La voix donne à voir les multiples voies qui sillonnent la langue — elle-même voie empruntée par une multitude de voix.
Une petite histoire vraie autour de la voix.
Celle d’une non-sophrologue mais grande relaxatrice. Dans la vie courante sa voix était dure, éraillée, ingrate. En séance elle était d’emblée chaude, aérienne, harmonieuse, magnifique. Chaque fois la modification était spectaculaire.
Envie d’exprimer un mot ou une phrase à haute voix. Tu peux chuchoter, murmurer, adopter une tonalité classique ou chanter (chantonner). Qu’est-ce que tu dis et sur quelle modalité de voix ?
Je dis « tu es là ». Trois sons brefs qui posent et inaugurent une relation d’aide. Même pour ma voix les intensités et modalités possibles sont innombrables : du murmure jusqu’à l’élocution appuyée, l‘éclat ou même le cri.