1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
Verticalité – Caroline Rome
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Marcella a cette fois choisi Sophrologie et Verticalité
Caroline ROME, sophrologue spécialisée Sommeil et Vigilance
Qu’est-ce que signifie la verticalité pour toi ?
Pour moi, la verticalité est l’alignement qui permet d’être dans son assiette, l’équilibre. Sa perception amène au point central, l’intégrité, permettant d’être maître de soi et de ses valeurs. Je suis admirative de ces monuments qui ont traversé les siècles avec des fondations solides dont ils émergent avec justesse. Ils sont verticaux et dans l’axe grâce à un simple fil à plomb, de quoi méditer pour s’élever et durer. La symbolique de la verticalité est l’élévation vers le ciel, je pense comme le disait André Malraux (lui parlait du XXe siècle) que le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas…
Qu’est-ce qui te donne le sentiment d’être un être vertical ?
J’ai le sentiment d’être un être vertical quand je vis de manière fluide, en harmonie interne et externe comme une résonance avec l’ensemble, le tout : une rencontre où j’ai l’impression de connaître la personne depuis toujours, j’accueille un patient pour une séance de sophrologie et l’alliance se fait, ces moments où dans la nature je me sens pleinement reliée avec la terre, les arbres, la synchronicité de certains événements qui me conforte dans le chemin à suivre… Je suis sans peur, authentique et confiante, ça tient debout, c’est évident et j’ose avancer dans la vie avec droiture.
Quelle est la place de la verticalité dans ta pratique ?
La verticalité a une place essentielle dans ma pratique. Quand les pieds sont posés, l’ancrage est solide et le mental se libère, la tête vers le haut est libre de penser, imaginer, créer en toute liberté. La sophrologie part de ce postulat de l’unité corps/esprit. Cet alignement permet une cohérence entre la terre et le ciel, soi, les autres et l’environnement. Être vertical commence par l’enracinement, comme la plante qui pousse et s’épanouit. Je suis spécialisée dans la rééducation de l’insomnie et l’objectif principal est d’optimiser la sécurité pour oser lâcher. Les racines le permettent, elles rassurent et renforcent la confiance.
Comment transmettre la notion de verticalité ?
La notion de verticalité peut être éveillée par une simple posture debout : la prise de conscience des points d’appui, les différents segments du corps qui se superposent, l’assise dans le bassin, le sommet du crâne qui s’étire vers le haut, la notion de gravité terrestre avec les doigts attirés vers le sol… Ne pas forcer mais laisser faire pour lâcher la posture volontaire et ouvrir l’accueil d’un maintien naturel. L’intelligence corporelle agit mieux sans le mental, elle va rectifier, affiner, moduler, en assurant un aplomb à tous les niveaux, corporel, psychique, et émotionnel.
Une petite histoire vraie qui parle de « verticalité » ?
J’ai une petite histoire vraie de verticalité à l’envers ! Enfant, je me suis penchée jusqu’à basculer d’une terrasse pour expérimenter jusqu’où je pouvais aller. Je me suis retrouvée la tête en bas, les pieds en l’air, verticale dans l’autre sens de l’autre côté de la rambarde. Heureusement, ce n’était pas très haut puisque je suis là pour le raconter… Je ne m’en suis pas vantée et j’en ai tiré la leçon. Depuis, je revendique la verticalité dans le bon sens, bien ancrée au sol, et je prends soin de moi pour durer. Je m’efforce de ne pas aller contre les lois de la nature, les pieds sur terre et la tête en l’air pour être fière…
Un geste précis, une astuce, un mouvement, une technique… que tu pourrais relier à la technique de la verticalité ?
« Les hémicorps » me semblent être la technique idéale pour prendre conscience de la verticalité. La latéralité est investie avec les deux hémisphères cérébraux, le gauche qui régit le côté droit du corps, le droit qui régit le côté gauche du corps. La bascule d’équilibre d’un pied sur l’autre tel le flamand rose. Quoi de plus vertical qu’un flamand rose ! et pour finir la pratique, tout le corps étiré entre la terre et le ciel, les pieds bien à plat sur le sol, la stabilité, l’équilibre, l’unité, tout ce qui contribue à la verticalité.
Caroline Rome
Caroline Rome : www.laqvt.fr/